Les objectifs de l’éducation Montessori
Le Dr. Maria Montessori pensait qu’aucun être humain ne pouvait être éduqué par une autre personne. L’individu doit agir lui-même ou il ne le fera jamais. Un individu vraiment éduqué continue à apprendre longtemps après les heures et les années qu’il a passées dans une classe parce qu’il est motivé par une curiosité naturelle et l’amour de la connaissance.
C’est ainsi que Maria Montessori sentit, que le but d’une éducation n’était pas de remplir l’enfant mais plutôt de cultiver son propre désir d’apprendre.
Dans une classe Montessori on approche cet objectif de deux façons :
- Premièrement, en laissant chaque enfant expérimenter l’envie d’apprendre selon son propre choix plutôt que par obligation,
- Deuxièmement, en l’aidant à perfectionner ses outils d’apprentissage naturels, sa capacité sera ainsi maximale durant les situations d’apprentissage futures.
Voici comment l’enfant apprend :
L’utilisation du matériel est basée sur l’aptitude unique du jeune enfant à apprendre. Maria Montessori identifie l’enfant comme “l’esprit absorbant”. Dans ses livres elle compare fréquemment le jeune esprit à une éponge. Il absorbe complètement l’information de l’environnement.
Le procédé est particulièrement évident dans la façon dont un jeune enfant de deux ans apprend sa langue maternelle, sans instruction formelle et sans l’effort conscient dont fait preuve un adulte pour maîtriser une langue étrangère. Acquérir l’information de cette façon est une activité naturelle pour le jeune enfant qui utilise tous ses sens pour étudier son environnement.
Puisque l’enfant détient cette capacité à apprendre en absorbant jusqu’à ce qu’il ait presque sept ans, Maria Montessori pensa que l’expérience de l’enfant pouvait être enrichie au sein d’une classe où il pourrait manipuler le matériel qui lui montrerait des informations éducatives de base.
Plus de soixante années d’expérience ont consolidé la théorie selon laquelle un jeune enfant peut apprendre à lire, écrire et calculer de la même façon naturelle qu’il apprend à marcher et parler. Dans une classe Montessori, le matériel l’invite à faire cela durant ses propres périodes d’intérêt et d’empressement.
Maria Montessori a toujours souligné que la main était le professeur principal de l’enfant. Pour apprendre il faut de la concentration, et la meilleure façon pour un enfant de se concentrer et de fixer son attention sur quelques tâches est de l’accomplir avec ses mains. Tout le matériel d’une classe Montessori permet à l’enfant de renforcer ses impressions en l’invitant à utiliser ses mains pour apprendre.
L’importance des premières années :
Dans son livre « L’esprit absorbant » Maria Montessori écrit, « La période la plus importante de la vie se situe entre la naissance et six ans et non pas durant les études universitaires. Ainsi, c’est le moment où le plus grand instrument de l’homme, l’intelligence, se forme. Non seulement son intelligence mais toutes ses capacités psychiques…
Après avoir analysé des milliers d’études comme celle-ci, le Dr. Benjamin Bloom de l’Université de Chicago, a écrit dans « Stability and Change in Human Characteristics » :
« De la conception jusqu’à l’âge de 4 ans, l’individu développe 50% de son intelligence mature, de l’âge de 4 ans jusqu’à 8 ans il en développe encore 30%…Ceci devrait suggérer la très rapide croissance de l’intelligence durant les premières années et la grande influence possible de l’environnement sur le développement. »
Prenons un exemple extrême, un régime strict n’affectera pas la taille d’un enfant âgé de 18 ans, mais peut sérieusement retarder la croissance d’un enfant d’un an. Puisque 80% du développement mental de l’enfant a lieu avant sa huitième année, on ne peut trop insister sur l’importance des conditions favorables durant ces années.
A quel âge :
Le matériel qu’il utilisera à 3 et 4 ans l’aidera à développer sa concentration, sa coordination et les habitudes de travail nécessaires pour des exercices complexes qu’il accomplira à 5 et 6 ans. Le programme d’enseignement complet est résolument structuré. Par conséquent on ne peut obtenir des résultats optimaux si un enfant manque les premières années du cycle ou si un enfant de l’école Montessori n’a pas terminé d’expérimenter le matériel de base défini ici.
C’est un cycle d’apprentissage unique conçu pour tirer parti des années sensibles de l’enfant entre 3 et 6 ans.
L’enfant au travail :
Le matériel est rangé sur des étagères basses à portée même des plus petits.
On peut bouger les tables et les chaises, ce qui permet un arrangement flexible pour de nombreuses activités. Les enfants travaillent également sur des petits tapis posés par terre où ils sont naturellement à l’aise.
Le matériel Montessori de la classe peut être divisé en cinq groupes principaux :
- le matériel de vie pratique, qui est les premiers exercices pour les enfants de 3 et 4 ans
- le matériel sensoriel, qui peut être utilisé par tous les âges de la classe
- le matériel de mathématiques
- le matériel de langage
- le coin bibliothèque : c’est le matériel académique, qui attend le moment de l’apprentissage des sciences, de l’histoire et de la géographie.
Le rôle de l’enseignant :
Il est, avant tout, un observateur très attentif des besoins et intérêts individuels de chaque enfant, et son travail quotidien est le fruit de ses observations plutôt que celui d’un programme préparé. Il montre l’utilisation correcte du matériel tel qu’il a été choisi par chacun des enfants.
Il observe avec soin le progrès de chaque enfant et note son travail avec le matériel.
Quelquefois il doit détourner un enfant qui choisit le matériel qui dépasse ses capacités ; d’autres fois il doit encourager un enfant hésitant.
A chaque fois qu’un enfant commet une erreur, il se retient si possible d’intervenir et lui permet de découvrir sa propre erreur à travers des manipulations plus poussées du matériel auto-correctif. Ce processus suit le principe de Maria Montessori selon lequel l’enfant acquiert par expérience.
Le comportement des enfants :
Il y a toujours un bourdonnement d’activités dans une classe Montessori parce que l’utilisation du matériel implique de nombreux mouvements – marcher, porter, verser, parler et plus précisément utiliser constamment ses mains. Toutes les activités, cependant, sont guidées par le respect de l’enseignant, le respect du travail des autres, et le respect du matériel lui-même.
« L’autodiscipline, pensait le Dr. Montessori, devrait être acquise graduellement à travers l’absorption d’un travail significatif ». Lorsqu’un enfant commence à être vivement intéressé par une activité particulière de la classe, son comportement mûrit presque toujours. Si un enfant se tient mal dans une classe Montessori, l’enseignant l’aide en général à choisir un travail qui absorbera beaucoup plus son attention.
Avoir des enfants âgés de 3 à 6 ans ensemble, fournit aux enfants plus jeunes une série graduée de modèles d’imitation, et aux plus vieux une opportunité de renforcer leurs propres connaissances en aidant les plus jeunes.
Une atmosphère non compétitive :
C’est parce que l’enfant travaille individuellement avec le matériel qu’il n’y a pas de compétition dans une classe Montessori. Chaque enfant se réfère uniquement à son propre travail précédent et ses progrès ne sont pas comparés aux réussites des autres.
Maria Montessori pense que la compétition en éducation ne devrait être introduite qu’après que l’enfant ait pris confiance dans l’utilisation des savoir-faire élémentaires.
Un enfant plus jeune ou plus lent peut travailler pendant des semaines avec le même outil sans retarder les autres enfants de la classe. Les enfants plus âgés d’une même classe peuvent aller d’un outil à l’autre très rapidement, en évitant ainsi l’ennui d’avoir à attendre que les autres enfants de la classe les rattrapent. Les enfants sont constamment stimulés par le vaste choix de matériels et leurs nombreuses utilisations.
« En vérité, nous ne pouvons fabriquer des génies, nous pouvons seulement donner à chaque individu la chance d’utiliser pleinement ses capacités potentielles afin de devenir un être humain indépendant, tranquille et équilibré » écrivait Maria Montessori.
Texte original rédigé par Murielle LEFEBVRE
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