Comment apprendre l’orthographe à mon enfant en s’amusant ?
Pour commencer par le commencement, voyons ensemble pourquoi certains enfants ont des difficultés en français/orthographe/grammaire/conjugaison.
La langue française est particulièrement difficile. Elle est pleine de règles et regorge d’exceptions. C’est pourquoi nos génies en herbe l’apprennent petit à petit.
Un enfant de ce1 n’a pas encore appris les règles d’accord du participe passé.
C’est normal.
Par contre, s’il lit difficilement, il faudra se focaliser sur la lecture et l’écriture. C’est la base.
Donc, ne vous inquiétez pas si vos enfants ne respectent pas toutes les règles d’orthographe. C’est simplement parce qu’ils ne les ont pas encore (bien) apprises.
1. Les compétences intellectuelles
La mémoire
Nous utilisons trois types de mémoires :
- visuelle (on retient ce qu’on voit),
- auditive (on retient ce qu’on entend),
- kinesthésique (on retient en manipulant, touchant et en participant avec notre corps).
Essayez d’observer quelle est la mémoire dominante chez votre enfant afin de l’inciter à l’utiliser pour mémoriser, par exemple, sa liste de mots en dictée.
Exemples d’exercices selon le type de mémoire :
Mémoire visuelle :
- Lire: ce type de personne mémorise naturellement l’orthographe lexicale des mots en lisant.
- A Réaliser ensemble (plutôt que d’acheter) des flash cards par catégories (ex : les moyens de transports). L’enfant va écrire le mot et l’illustrer.
Et pourquoi pas des cartes bilingues s’il apprend déjà une seconde langue. On fera d’une pierre deux coups ! Ces cartes flash peuvent être sorties et lues de temps en temps ou collées sur les murs de la maison. - Photographier le mot dans sa tête. Je dis souvent à mes élèves : « Stop ! Regardez ce mot, il est vraiment bizarre avec son ph et son t final. Allez, on le prend en photo. Clic, clac ! Et on le range dans le tiroir des mots de notre cerveau. ». Ainsi, avec éléphant, par exemple, les enfants voient dans leur tête le mot composé de lettres et non l’animal.
Mémoire auditive :
- Épeler les mots. Activité « Les mots prisonniers de la glace » : À la maison, on invite l’enfant à écrire et à illustrer quelques mots difficiles sur des morceaux de papier. On emprisonne ces mots dans un sachet au congélateur. Chaque jour, l’enfant va en piocher 3 qu’il devra épeler correctement sans regarder. S’il réussit, ces 3 mots chanceux sont sauvés de la glace et peuvent revenir dans notre monde. Les autres attendront le lendemain…
- Lire les mots à voix haute.
- Utiliser des comptines et chansons pour retenir certaines règles.
Mémoire kinesthésique :
- Illustrer des homophones.
- Écrire des mots avec des lettres mobiles dans des jeux comme le Scrabble ou des jeux d’encodage de mots.
- En classe, remplacer parfois les leçons à copier par des leçons interactives à bricoler et à manipuler.
- Imprimer et construire ensemble un jeu pédagogique pour réviser une notion d’orthographe. Et ensuite, on joue !
La concentration
La concentration, ça s’apprend.
Veillez à ce que votre enfant puisse travailler dans un endroit calme.
Quelques jeux qui favorisent la concentration :
- Colorier des mandalas.
- Les jeux de construction (Lego, Duplo, Kapla, K’nex, etc.)
- L’activité « Cherche et trouve » : en livre (avec Charlie) ou en jeu (le Lynx, Dobble, le jeu des 7 différences, etc.)
- Faire des exercices de respiration et du yoga.
- Pratiquer une activité physique et sortir au grand air régulièrement.
- Jouer à « Jacques a dit » ou à « ni oui ni non » afin de se concentrer sur les paroles.
- Deviner un bruit pour se concentrer sur l’ouïe : bander les yeux de l’enfant et faire un bruit qu’il devra deviner. Exemple : un claquement de doigts, de l’eau qui coule, …
- Faire deviner un aliment à un enfant aux yeux bandés. Objectif : se concentrer sur le goût.
La technique du torchon
L’élève doit apprendre à s’arrêter et à réfléchir pendant qu’il écrit afin de rechercher le nom, les adjectifs, le sujet, le verbe et donc faire les accords.
…comme le torchon qui fait des va-et-vient pour frotter une tache.
Les recherches en neurosciences nous apprennent que ce comportement n’est pas inné. Les petits ont naturellement tendance à réaliser une action jusqu’au bout sans se poser de questions tant que l’action n’est pas terminée. Le but est de créer un automatisme qui permettra à l’enfant de se relire et de se corriger seul durant l’écriture.
La relecture et correction
Il ne faut pas oublier de se relire et de se corriger à la fin lorsque la rédaction est terminée.
Vous pouvez lui donner une feuille de route afin de lui rappeler les fautes les plus courantes :
- La ponctuation et les majuscules,
- Les accords sujet-verbe,
- Les accords déterminant-nom-adjectifs,
- Chaque phrase doit avoir du sens.
2. Quel est l’état psycho-affectif de l’enfant ?
L’état psycho-affectif de l’enfant est primordial. Il aura des répercussions sur sa concentration, sa mémoire et son état d’esprit en général.
L’hygiène de vie
Un enfant devrait boire essentiellement de l’eau et manger sainement. Évitez les aliments industriels qui contiennent trop de sucres, de sels et sont bourrés de colorants et additifs alimentaires. Tout cela provoque des problèmes d’attention, de concentration et d’hyperactivité.
Laissez la place à une activité physique régulière et des sorties en plein air pour une bonne oxygénation du cerveau.
Au dodo ! Les enfants de 3 à 5 ans auraient besoin de 10 à 13 heures de sommeil par 24 h alors que 9 à 11 heures suffisent pour les 6-13 ans.
La confiance en soi
Encourager son enfant, lui montrer et lui dire qu’on l’aime, que l’on est fier de lui et le soutenir, sont des petites actions de la vie de tous les jours qui vont construire la confiance en soi et l’estime de soi.
L’attachement à l’enseignant
Vous est-il arrivé d’aimer votre cours d’espagnol ou de math alors que vous détestiez cela ? Moi, j’avais adoré l’Histoire en 3ᵉ grâce à une professeure passionnée et bienveillante qui avait littéralement réussi à me transmettre cette passion.
Les problèmes familiaux
Dispute, divorce, décès, précarité… l’environnement familial a des lourdes conséquences sur la concentration des enfants. Pas facile à gérer mais ayons-en conscience et parlons-en avec eux.
Le respect des règles
Un enfant qui n’obéit pas aux règles d’orthographe et de grammaire est peut-être un enfant qui a un problème avec l’autorité en général : Il ne veut pas de règles. À discuter avec lui.
La maturité
Apprendre à écrire sans fautes, c’est aussi accepter de grandir, réfléchir seul, suivre des règles, travailler dur, accepter l’échec et faire de son mieux. Certains enfants refusent inconsciemment de grandir car c’est plus facile de rester un bébé.
La motivation
Pour réussir ce défi d’écrire sans erreurs (ou presque), il faut le vouloir. La volonté est un moteur puissant.
Bien entendu l’enfant, comme l’adulte, aime se sentir encouragé et épaulé. Essayez toujours de verbaliser ses progrès et de formuler vos exigences de manière positive.
Mais comment faire naître cette motivation ?
Quelques idées à infuser en discutant avec eux :
- La langue est un code social que tout le monde doit utiliser correctement, un peu comme le code de la route.
- Bien écrire, c’est respecter l’autre.
- Il faut écrire sans faute pour avoir de bonnes notes (c’est cliché mais vrai).
- Inciter l’enfant à rédiger de vrais écrits utiles: liste de course, une vraie histoire à imprimer ou même à publier, carte de vœu, poème, liste de cadeaux, journal intime, etc.
- Lui faire comprendre qu’il doit étudier pour être fier de lui-même et pour SON avenir.
Et pourquoi pas le récompenser par des petits cadeaux et sorties récréatives en famille quand il s’améliore.
3. Comment apprendre l’orthographe lexicale en s’amusant ?
La lecture
Plus de lecture et moins d’écrans : À écrire en grand sur le mur du salon.
Prenez l’habitude de fréquenter la bibliothèque une fois par semaine.
Une liseuse permet l’accès à de nouveaux livres continuellement et fait plus moderne tout en restant ergonomique.
Les enfants peuvent lire seuls (15 min chaque soir avant le coucher, par exemple) ou avec vous.
Et vous, êtes-vous lecteur/lectrice ?
Les jeux de mots
Il existe énormément de jeux d’orthographe lexicale :
Cahiers d’exercices : Mots fléchés, mot-croisés, coloriages magiques, etc.
La dictée de mots
La dictée, c’est un peu embêtant quand même.
Alors, voici quelques variantes pour tromper l’ennui :
- Varier les supports : papier, ardoise, tableau blanc, avec des lettres mobiles, etc.
- Découper les lettres d’un mot à apprendre puis les remettre dans l’ordre et éventuellement les recoller sur une feuille.
Expliquer les nouveaux mots
Il est plus facile de retenir le sens d’un mot et son écriture quand on le comprend.
Utilisez le dictionnaire devant vos enfants et apprenez-leur à s’en servir.
4. Travailler les accords
La bête noire de la langue française.
Pour comprendre les accords sujet-verbe ou déterminant-nom-adjectif, il faut en revenir à la grammaire.
Et rien de mieux que la grammaire Montessori.
J’avais découvert cette méthode pendant ma Licence en lettres et elle m’a complètement réconciliée avec la grammaire.
5. Exercices de conjugaison
La conjugaison française est dense. Il faut l’étudier de façon scolaire en mémorisant les groupes de verbes, puis les terminaisons pour chaque temps et chaque personne.
Afin de faire visualiser le concept de radical et terminaison, vous pouvez construire des roues de conjugaison avec votre enfant. Ça marche pour les verbes réguliers (groupe 1 et 2) lorsque le radical ne change pas.
Quelques jeux du commerce : Le Bescherelle jeu et le Conjudingo.
6. La dictée facile et amusante
La dictée d’un petit texte reste un exercice très intéressant pour s’améliorer en français à l’écrit. On y rassemble toutes les compétences et difficultés. Mais c’est ennuyant.
C’est là que j’ai inventé la dictée-blague. Tadam !
Comment faire ?
Je cherche une blague (adaptée aux enfants) que je recopie sur le grand tableau blanc.
On la lit ensemble et on voit si tout le monde a compris l’humour. Puis, je demande aux enfants s’ils remarquent des difficultés dans ce texte.
Lesquelles ? Je complète en expliquant les difficultés qu’ils n’ont pas décelées (lettres doubles, la conjugaison d’un verbe difficile, etc.).
Ensuite, je leur demande de relire (en silence) la blague et de photographier ces difficultés dans leur tête.
J’efface le tableau et nous commençons la dictée dans les cahiers.
À la fin, les enfants s’échangent les cahiers afin de corriger celui du voisin (au crayon).
Finalement, chacun récupère son cahier et on fait une correction commune au tableau. À ce moment, chaque enfant corrige ses propres fautes en vert dans son cahier.
Exercice très efficace et apprécié des petits étudiants.
Vous avez d’autres activités ludiques en tête afin de soutenir nos chérubins en français, orthographe, grammaire et conjugaison ?
Ça m’intéresse ! On en parle en commentaires.
À tout de suite,
Article invité écrit par Catherine. Formatrice en langue française – Rédactrice – Correctrice
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